Les cendres d’une personne défunte, c’est SACRÉ ! — Église Sainte-Famille - Jonquière
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Les cendres d’une personne défunte, c’est SACRÉ !

C’est un fait bien connu : Les cendres des défunts n’ont pas de reconnaissance légale au Québec. Certaines familles en disposent de diverses manières : au cimetière, dans un columbarium ou sur leur propriété privée. D’autres les dispersent au vent, dans un cours d’eau ou les conservent à la maison. D’autres aussi croient bon porter sur eux un petit « reliquaire » contenant un peu de cendres de la personne décédée. Chacun de ces choix n’est pas anodin.

La décision que nous prenons peut avoir des conséquences sur le sens de l’événement vécu, sur la traversée de notre deuil et éventuellement, sur notre guérison. Voici quelques principes fondamentaux, que l’expérience semble vouloir nous suggérer, face à la disposition des cendres d’une personne défunte.

Préserver l’unité de la personne : Les cendres, c’est SACRÉ !

Il convient d’abord d’éviter de disperser ou encore de fractionner les cendres. Pourquoi ? Pour préserver le principe de l’unité de la personne. Chaque personne est unique et sacrée. Nous venons de quelque part et allons vers un ailleurs. Non seulement une partie, mais toute notre personne. Voilà pourquoi il convient de sensibiliser les familles endeuillées à garder intact l’ensemble des cendres de leurs proches, suite à l’incinération. Le Guide canonique et pastoral au service des paroisses précise que « L’urne funéraire doit recevoir les mêmes marques de respect que le cercueil » (p. 180). Ce Guide précise également ceci : « À cause de la signification des cendres pour le chrétien, l’usage de garder les cendres à la maison, de les déposer dans le jardin domestique, de les disperser dans les champs, les bois ou du haut des airs, ou de les immerger, est à proscrire » (Idem).

Il est fréquent de rencontrer des familles qui regrettent d’avoir dispersé les cendres d’un proche. Nous sommes des êtres qui ont besoin de nous situer géographiquement. On sait à quel point une visite au cimetière, au columbarium ou dans une maison funéraire nous aide à reprendre contact avec un être cher qui y repose, et que l’on peut ainsi en quelque sorte « situer ». En pareille circonstance, il est avantageux de pouvoir toucher (le sol, l’urne, la pierre tombale, …), d’identifier un endroit précis, afin de mieux goûter à la présence et se recueillir auprès des restes d’un défunt. Cet exercice nous permet ensuite de quitter ce lieu, pour retourner à notre quotidien. 

Laisser partir la personne décédée

La liturgie des funérailles se termine par ce que nous appelons un « dernier adieu », qui a souvent la couleur d’un « au revoir ». D’autres rituels existent également, pour symboliser le départ (libérer des colombes, lancer des ballons, …). La fermeture du cercueil va dans le même sens, avec la disparition du visage de la personne défunte. Pourquoi ? Parce que nous avons, humainement et spirituellement, besoin de laisser partir la personne. On le dit souvent près du lit de la personne en phase terminale.

Certaines personnes se plaignent, des mois ou même des années après le décès d’un être aimé, de ne pas parvenir à traverser leur deuil. Cela peut souvent s’expliquer par le fait qu’elles n’ont par laissé partir leurs proches, et se sont agrippées excessivement à certains objets ou souvenirs, voire aux cendres elles-mêmes, sans parvenir à traverser les étapes émotives conduisant à la libération. Après avoir pris soin, parfois des mois ou des années, d’une personne malade, nous avons besoin de nous occuper de nous-mêmes. Et pour ce, il convient de consentir à poser un geste qui, à la fois, nous libère et libère la personne décédée.

Irénée Girard, prêtre